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2011

collection « Histoire et Société »

225 pages

13,95′

Muscha, un jeune Tsigane dans l’Allemagne nazie

Allemagne 1938 : Joseph Muscha Heinrichs est très impatient de faire sa première rentrée scolaire, il a tant envie de savoir lire. Mais pourquoi sa maman semble-t-elle si inquiète ? Et pourquoi tient-elle absolument à faire avec lui cet ennuyeux voyage à Berlin pour apercevoir Hitler, alors que Joseph se rend bien compte que ses parents ne partagent absolument pas l’enthousiasme général pour le bien-aimé Führer ? Tout cela est bien difficile à comprendre pour le jeune garçon, mais Joseph est très intelligent, il sait observer et écouter, il sait aussi obéir scrupuleusement à se parents lorsque ceux-ci lui recommandent d’éviter les curieux et il a tout à fait conscience de la menace des dénonciations. Après la déclaration de guerre vient le temps du rationnement, des quêtes obligatoires, des premiers morts sur le front, tandis que Joseph, aux cheveux noirs et au teint mat, devient peu à peu le souffre-douleur de ses maîtres et de ses camarades. Impuissants à le protéger comme ils le souhaiteraient, ses parents serrent les dents, bien décidés à sauver leur fils, même s’ils ne veulent ni ne peuvent répondre à toutes ses questions

C’est Joseph lui-même qui bien des années après la guerre a demandé à l’auteur de raconter son histoire. Ecrit à la première personne, le récit est divisé en neuf chapitres chacun consacré à une année de 1938 à 1946. L’auteur relate les discussions et les réflexions d’enfants en classe, dans la rue ou à la maison, dans le quotidien d’un régime et d’une guerre terrifiants : embrigadés dés leur plus jeune âge, et imitant leurs parents, les enfants sont à la fois les bourreaux et les victimes de la dictature nazie. Le récit aborde sans détour les questions les plus douloureuses (y compris la stérilisation de Joseph, issu d’une « race inférieure ») mais il met aussi en valeur tous les actes et paroles de résistance, si modestes soient-ils d’adultes et d’enfants courageux, qui protégèrent au risque de leur vie le petit Tsigane confié bébé à des allemands blonds aux yeux bleus.