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2011

173 pages

15,20′

Dans la mer il y a des crocodiles (L’histoire vraie d’Enaiatollah Akbari)

Enaiatollah Akbari, Enaiat de son surnom, a dix ans lorsque sa mère, veuve, l’abandonne une nuit dans un hôtel du Pakistan où un passeur les a emmenés, pour retourner s’occuper du reste de la famille, demeuré en Afghanistan, une grande soeur et un petit frère. Elle a seulement laissé un message pour lui au gérant de l’hôtel, et le souvenir de ses recommandations. «Il y a trois choses que tu ne dois jamais faire dans la vie, Enaiat jan : prendre de la drogue, utiliser des armes et voler ».
Peu de temps auparavant, sa mère avait jugé que la situation était devenue trop dangereuse pour Enaiat dans leur province afghane de Ghazni où Pachtounes et Talibans réduisaient en esclavage ceux qui, comme lui, appartenait à la tribu des Hasaras. En effet, Enaiat était maintenant devenu trop grand ; elle en voulait pour preuve qu’il ne rentrait même plus dans le trou où, par précaution, son frère et lui devaient se cacher si quelqu’un frappait à la porte en pleine nuit.
Comment survivre lorsqu’on est un enfant, dans un pays étranger, sans famille, sans argent, sans papiers ? Où et comment construire une nouvelle vie, une vraie vie ?

On ne peut qu’être touché par ce témoignage, réalisé à quatre mains par le journaliste italien Fabio Geda et par Enaiat, qui invite à s’interroger sur l’immigration bien sûr, sur la justice, sur l’égalité, sur la vie. Le lecteur aurait donc tort d’abandonner une lecture rendue un peu difficile au début par les retours en arrière successifs, car, très vite, on ne peut plus lâcher ce récit du périple d’Enaiat, bouleversante aventure humaine’