Un recueil de nouvelles signé par un historien des années 30, prédécesseur d’Alain Decaux par le souci du détail vrai et le sens pédagogique.
Les récits se déroulent tous à l’époque de la Révolution et de l’Empire, période de prédilection de l’auteur. Il y mêle grande Histoire et histoires personnelles. Se croisent de tristes événements (persécutions, pauvreté, exil) et la joie de Noël : telle jeune fille parisienne vivant recluse dans son hôtel voit le 24 décembre surgir de la cheminée un jeune homme cherchant à échapper à la police ; tel vieux serviteur du II° Empire relate le merveilleux Noël survenu à un enfant, 70 ans plus tôt , comment Napoléon 1er, en personne, lui avait fait passer en revue sa Grande Armée, répondant au souhait de l’enfant exprimé dans un message déposé dans son soulier, le soir même. Et encore cette anecdote : un Chouan prisonnier des soldats de la République parvient à éveiller la pitié chez ses geôliers alors que les cloches de Noël retentissent dans la nuit, éveillant en chaque soldat le souvenir de l’enfant qu’il fut. On y croise enfin le duc de Reichstadt, qui fait pour Noël une bien intrigante rencontre qui aurait pu changer la face de l’Europe.
L’auteur respecte les «codes» de Noël : émerveillement, enfance, trêve de la violence ou simplement de la dureté des temps. Le 25 décembre est sous sa plume un jour où tout est possible. Les nouvelles qu’il raconte se déroulent en des temps où les esprits sont largement imprégnés de christianisme. Pour tous, Noël est un «événement».
Il y a de la fraîcheur et de la naïveté dans ces récits. Mais Noël n’est-il pas le moment de l’année où pareil état d’esprit est indispensable, quel que soit le lecteur, chrétien ou non ? Et l’aspect historique de chaque récit est impeccablement restitué, ajoutant au charme de chaque conte.
