Si loin de la terre aimée où elle vivait heureuse avec sa famille, Alma doute de ses dons, ceux de la tribu Oko dont elle est issue… Où sont-ils aujourd’hui, ses parents, son petit frère Lam et le bébé qui devait naître ?
Dans les plantations qu’elle sillonne obstinément, elle cherche Lam. Parfois elle ressent fortement sa présence. Se trompe-t-elle ? L’a-t-elle manqué de peu ? Les chevaux, avec intuition et fidélité, sont acteurs de ce grand cirque sur terre et mer, qui mêle les couleurs de peau, les origines sociales, les purs et les meurtriers…
D’aucuns, ayant perçu avec acuité la sauvagerie du traitement infligé aux esclaves, travaillent en Europe et au cœur même des plantations, à faire cesser le trafic humain. Mais, attention, toucher aux intérêts financiers de ceux qui vivent de la traite négrière, c’est se mettre en danger de mort.
La jeune Amélie Bassac, ruinée par le comptable de son père, qui, se prétendant fou d’amour pour elle, n’est que fou à lier, aura-t-elle cette clairvoyance ? Il s’agirait d’abord de retrouver les 4,5 tonnes d’or qui constituent son héritage. Plus d’un est sur la piste qui court des côtes de l’Amérique aux baies australiennes et françaises, piste qui conduit aussi à une mort brutale tant l’enjeu enflamme les esprits.
Un détour à la cour de Versailles de 1789 complète cette fresque historique et humaine qui se déroule comme un fleuve puissant aux multiples méandres. La plume de Timothée de Fombelle court, happe, empoigne les lieux et les psychologies. Le lecteur, saisi, ne peut que se soumettre à tant de talent d’évocation, dans ce deuxième tome de la trilogie, après Le Vent se lève paru en 2020. La galerie de personnages est si étendue que l’on pourrait s’y perdre, cela demande de l’attention de la part du lecteur, ou un certain lâcher prise, au choix.
Les excellentes illustrations de François Place relèvent certains détails avec précision et humour.
