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Mars 2006

Collection Tipik

234 pages

env. 6 ‘

Forêt sans retour (La)

Adèle est troublée. Sans savoir pourquoi ni comment, cette collégienne française se retrouve par intermittence dans la peau de Roukmini, une jeune indienne du même âge qu’elle, dans un village du sud de l’Inde.
Elle ne rêve pas : elle peut toucher la terre des chemins, tremper ses mains dans la rivière, humer l’air chargé de senteurs. Les retours à sa vie en France la laissent insatisfaite et plus le temps passe, plus Adèle aspire à devenir Roukmini : car elle a rencontré Golam le cornac, si ouvert, si simple. Hélas, les gens du village les ont vu échanger quelques mots ; c’est une faute grave pour une jeune fille et son alcoolique de père décide de la marier bien vite à une lointaine connaissance. Le coeur de Roukmini est lourd mais elle a confiance : Golam l’aime aussi, il la retrouvera avant qu’il ne soit trop tard !

Cette histoire, fantastique dans le sens où la jeune fille mène deux existences parallèles, elles-mêmes bien ancrées dans le réel, est tout à fait prenante. L’auteur sait ménager le suspense en gérant au mieux le va et vient involontaire d’Adèle d’une de ses vies à l’autre. Elle guide son lecteur intéressé dans une Inde de traditions fortes, où le poids du père de famille est considérable, où les paysages les plus différents se succèdent : campagne, jungle, ville tentaculaire, où les animaux sont des cobras et des éléphants…

Bref, le dépaysement est garanti. Mystère, danger, belles âmes et beaux sentiments sont les matières premières du livre… On regrette d’autant plus la pirouette finale, qui nous laisse au milieu du gué, un peu insatisfaits. Mais tout le reste en vaut la lecture.