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octobre 2022

192 pages

14,95 euros

Marie-Antoinette. Du soleil de Versailles à la guillotine

« C’est à vous, ma sœur, que j’écris pour la dernière fois. Je viens d’être condamnée, non pas à une mort honteuse, elle ne l’est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère. Comme lui innocente, j’espère montrer la même fermeté que lui dans ses derniers moments. » Ces mots sont de la main de Marie-Antoinette, le 16 octobre 1793 à quatre heures trente du matin, jour de sa mort. Cette lettre, adressée à Madame Elisabeth, sa belle-sœur, sœur cadette du roi qui sera guillotinée le 9 mai 1794, ne lui parviendra jamais.

Quant au Dauphin, le jeune Louis XVII, il mourra de mauvais traitements à 10 ans à la prison du Temple sans avoir revu sa mère.

Que de larmes, d’angoisse et de traitements que l’auteur qualifie de « sordides ». Il est vrai que les accusations terriblement dégradantes de Louis XVII à l’égard de sa mère et de sa tante sont d’une rare violence.

Qu’a fait cette mère pour mériter cela ? Eric Simard reprend le fil d’une vie hors du commun, à la fois privilégiée par la naissance et le mariage, les fastes de la Cour, les honneurs et l’aisance permettant tous les caprices. Mais aussi l’austérité d’une existence toujours exposée, d’attentes reposant sur sa capacité à donner un héritier à la couronne de France, sa vie conjugale, amicale, maternelle. Dans l’ombre de son cœur, se tient le Comte de Fersen, son « bien-aimé » ainsi appelé dans ses lettres. Jusqu’au bout il tentera de sauver Marie-Antoinette de la mort violente sous la lame de la guillotine. Rien n’y fera. La terreur règne, elle réclame le sang royal.

Le lecteur, dès 15 ans pour avoir la maturité suffisante afin de mettre à distance les accusations crues de l’enfant manipulé et meurtri, suit impuissant cette descente aux enfers après avoir savouré avec délice les ors et les plaisirs de la Cour, au sommet de la gloire de Marie-Antoinette.

Style facile et sources en fin d’ouvrage rendent cette lecture romancée fort enrichissante, même pour des publics familiers de l’Histoire de France.